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DVD : A Dirty shame

Publié le par Lady Chester

A Dirty Shame : Une comédie gonflée

Le quartier des classes moyennes à Baltimore subit de plus en plus la très néfaste influence d'un obsédé de première catégorie, le sombre gourou Ray-Ray qui, probablement à cause de ses quelques neurones en biais, est bien résolu à libérer les pulsions les plus inavouables de ses congénères.


Lorsque Sylvia Stickles, une femme bien sous tous rapports, se cogne la tête lors d'un accident de voiture, c'est la métamorphose. Elle se transforme aussitôt en créature lubrique, au grand dam de son mari Vaughn. En revanche, sa fille, qui dans le plus grand secret se trouve être une danseuse exotique déjà convertie au pouvoir de Ray-Ray, est plutôt contente. Mais la vérité est ailleurs et seul Ray-Ray la connaît : Sylvia est une envoyée du ciel dont la mission consiste à renforcer le pouvoir du sexe sur le monde.

John Waters en pleine forme revient à son cinéma outrancier des années 70 avec son petit dernier, A dirty shame. À l’instar de Pink flamingos (1972) et Polyester (1981), il utilise les aspects de la culture de la classe moyenne vivant dans les banlieues américaines et les pousse jusqu’au délire le plus excessif, le tout dans un but satirique et subversif. Orientée exclusivement sur le sexe, A dirty shame lui permet à nouveau de tirer à boulets rouges sur le puritanisme et le conformisme américain. Ici, une bourgeoise coincée (Tracey Ullman) devient une complète nymphomane suite à une commotion et sa rencontre avec Ray-Ray Perkins (l’ex-Jackass Johnny Knoxville) et entreprend avec lui une croisade pour la luxure et la reconnaissance des « déviants » sexuels face à une population hypocrite et revêche qui désire rester «normale».


A dirty shame reste une oasis de fraîcheur dans le désert de la comédie américaine formatée jusqu'à l'écoeurement.  Ce film est complètement déjanté et est à prendre bien évidemment au second degré. Waters nous présente avec une certaine tendresse toute une galerie de perversions sur une trame prétexte. Les acteurs s'en sortent bien et le casting se révêle surprenant, à la hauteur du délire voulu par le cinéaste : du nouveau venu Chris Isaak à la doyenne Suzanne Sheperd (vue dans Requiem for a dream). A dirty shame tire plus vers le burlesque sous acide que sur la véritable satire du bien pensant et du politiquement correct que sous-entendait le film.

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